GRISE NARINE

Le verre attriste, hélas ! et j'ai bu tous les litres.
Vins ! les bons vins ! Je sens que mes iris sont vitres
Du parfum de la brume et du sommeil soucieux !
Rien, ni le fort armagnac au charme facétieux
Ne remplira ce nez qui dans l'amer décante 
O Nuits-Saint-Georges ! ni l'indolente charpente
Dans le palais doré que le muscat refend
Et ni le jeune beaujolais si triomphant.
Je sifflerai ! Polonais larguant ta biture
Porte le toast pour une frugale aventure !

Une pluie, ignorée par l'aride terroir,
Rêve encore au ressac dans des bateaux-lavoirs !
Et, qui sait, le buveur, étranger au breuvage 
Est-il de ceux qu'un grain pousse vers les cépages
Goulus, sans moûts, sans moûts, ni prodigue goulot...
Mais, ô folie, étends le cours des plates eaux !

(Avril 2003.)

Ce texte est un pastiche du poème « Brise marine » de Stéphane Mallarmé.

 
Domi Perez

Page modifiée le 13/04/2003